La Présidente

à Madame / Monsieur le Maire de

Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux,

Madame / Monsieur le Maire,

L’Association pour la Défense et la Mise en Valeur des Chemins dont le siège est implanté sur la commune de Bosroger a été créée le 10 juillet 1999. Elle comptait l’an passé 182 adhérents et est en passe d’atteindre les 200 au cours de l’année 2000.Elle est composée, essentiellement, d’adhérents qui vivent et travaillent en Creuse, sans oublier ceux que les contraintes d’une vie professionnelle ont éloigné du département mais qu’un ancrage profond et un attachement « au pays » y ramènent régulièrement.

Depuis sa création ses objectifs sont clairs. Elle agit pour défendre ce patrimoine incomparable que constitue le maillage extrêmement dense et varié des chemins creusois, au même titre que le patrimoine bâti – grand ou petit – représenté par les ponts, lavoirs, abreuvoirs, fontaines, poulaillers, cabanes de berger, moulins, etc.…En effet bien peu de départements ont conservé un tel héritage et beaucoup aujourd’hui déplorent les remembrements intensifs – qui ont parfois engendré des modifications climatiques et une érosion dangereuse pour les cultures – quand ils ne se mettent pas à replanter des haies !

Or, après toute une année consacrée à la défense et la mise en valeur des chemins creusois, et tout particulièrement à la lumière des rencontres et balades de cet été 2000, notre association constate que si les G.R. et les chemins inscrits au plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (P.D.I.P.R.) sont protégés et plus ou moins entretenus par les communes ou le Conseil Général, on assiste à une recrudescence nette de la vente de chemins ruraux qui sont du domaine privé des communes.

Si la plupart des communes de ce département sont attentives à conserver, entretenir, et mettre en valeur - en fonction de moyens souvent insuffisants - un patrimoine confié aux équipes municipales pour 6 ans, une autre partie, non négligeable, semble peu soucieuse de le pérenniser, voire, quelquefois propose des chemins à la vente ou même ferme les yeux sur des appropriations sauvages.

C’est pourquoi le conseil d’administration de notre association, lors de sa réunion du 24 août 2000, a souhaité alerter l’ensemble des Maires ainsi que les Parlementaires de la Creuse à propos de cette difficulté, qui, si elle ne devait pas trouver de solution rapide, privera à court terme le département d’un patrimoine représentant des richesses culturelles et économiques encore peu exploitées. Randonnées et balades autour de thèmes, pratique du vélo et du V.T.T., parcours et randonnées équestres, circuits autour des lacs et des étangs, parcours de pêche (aux rives trop souvent confisquées ), circuits gourmands, culturels, musicaux et autres voilà quelques exemples de ce que recherchent d’une part, ceux qui nous font l’amitié de nous rendre visite, qu’ils viennent des quatre coins de France ou de l’étranger, d’autre part les nombreux Creusois que nous avons rencontré lors des balades de cet été. « L’association pour la défense des chemins rencontre un écho grandissant » titrait, début septembre, un des quotidiens régionaux. Nous avons le sentiment, que c’est parce que nous sommes bien en phase avec ce que souhaite l’immense majorité des Creusois de tous horizons : avoir la possibilité de pouvoir continuer à marcher sur des chemins empruntés par des générations et ne pas les voir confisqués ou vendus au seul profit de quelques uns.

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Notre association souhaite pouvoir compter sur votre appui et celui de votre Conseil Municipal pour protéger les chemins communaux, contribuer à les mettre en valeur pour le plaisir de tous, s’opposer aux demandes d’acquisition du patrimoine communal par des personnes guidées par leur intérêt particulier au détriment de l’intérêt général, bâtir des projets concrets avec ceux qui le souhaiteront. Nous invitons à la vigilance nos adhérents et tous ceux qui souhaitent préserver une richesse creusoise méconnue : les chemins. Nous restons à votre disposition pour toute demande d’information complémentaire. Bien entendu nous serons attentifs à la contribution que vous pourriez apporter à notre réflexion.

Je vous prie de croire, Madame / Monsieur le Maire, à l’assurance de nos meilleurs sentiments.

Monique BLIN